Mon grand-père, Florent–Joseph–Fernand Allard, né en 1883 à Tournai fut un peintre relativement célèbre en son temps.
Pourquoi L'Olivier ? L'Olivier était le nom de jeune fille de sa grand-mère, la mère de sa mère. La sœur de sa grand-mère, sa grand-tante donc, Pauline Braquaval, directrice d'un institut de jeunes filles de Liège, signait ses poèmes de son nom de jeune fille, Pauline L'Olivier, et peut-être est-ce en son souvenir que Fernand choisit son nom d'artiste.
Mes parents ont toujours possédé quelques toiles de famille qui étaient accrochées dans notre maison : au salon « La Foire du trône » a toujours été accrochée au-dessus du canapé ; dans l’escalier qui montait aux chambres un « Autoportrait » nous accompagnait tous les jours et à la salle à manger il y avait une petite sanguine qui représentait mon père à cinq ans et à laquelle on m'a comparée toute mon enfance. Mais en fait mon père ne nous a jamais raconté la vie du peintre qui est mort alors qu'il était encore très jeune.
Mais mes parents avaient conservé toute les archives familiales, et dernièrement, alors que j'ai moi-même arrêté de travailler, j'ai lu tous ces documents avec le plus grand des plaisirs.
J'ai découvert des dossiers cartonnés, pieusement conservés depuis la mort de mon père par ma mère, Madame André Allard l'Olivier ; rangés par ordre chronologique, le peintre rangeait dans ces dossiers articles de journaux, courrier professionnel, des photos de ses œuvres qui lui semblaient importantes. Au fur et à mesure que les années passent, la qualité des photos s'améliore. En 1913, les premières photos sont sépia, et sur certaines on ne distingue pas grand–chose. Les dernières photos de la fin des années 20 sont en couleur et très bien conservées.
Chaque exposition est répertoriée, avec la liste des toiles vendues, le prix auquel elles ont été vendues, parfois le nom du propriétaire.
Les extraits de journaux avec critiques ont été découpés et collés sur des fiches cartonnées.
Autoportrait (1931)
Outre ces dossiers que l'on pourrait considérer comme professionnels, on trouve des liasses de courrier échangé entre le peintre et sa femme et aussi entre le peintre et sa mère. Courrier datant de la Première Guerre mondiale, ou plus tard, quand Fernand est parti au Congo. Certaines de ces lettres sont de véritables documents historiques et méritent d'être partagées.
Car Fernand avait un joli brin de plume. Il aimait écrire, et a plusieurs fois travaillé pour des journaux auxquels il vendait critiques et articles de voyage.
Il est mort trop jeune, l'année de ses cinquante ans, alors qu'il commençait à être véritablement connu.
Je vous invite donc à faire connaissance avec lui, peintre talentueux qui fut aussi un bon mari, et un bon père de famille.
Juliette au jardin (1925)
À Talmont, février 2017, Geneviève Allard-Gouinaud.