1929–1930 : exposition d'Anvers 

Le 29 juillet 1929 il est convenu entre M. Charles, représentant du Ministre des Colonies et M. Allard l'Olivier, que celui-ci s'engage à exécuter pour être placés dans la grande salle d'entrée du Palais du Congo (Dans l'enceinte de l'Exposition d'Anvers) 

– 8 grands panneaux de 2.30 x 2.75 mètres

– 6 grands panneaux de 4.40 x 2.75 mètres

– 3 panneaux de 4.20 x 1.30 mètres. 

Toute liberté de composition est laissée au peintre qui s'engage à  fournir les toiles un mois avant le début de l'exposition et à s'occuper de leur mise en place. 

Pour l'ensemble du travail il est alloué la somme de 180 000 francs au peintre. 

Un contrat en bonne et due forme est signé par les deux parties. 

Marché à Kabinda, reproduction dans l'ouvrage "Le Congo belge" de M. Louis Franck

 

Le 23 août un second contrat est signé avec le Comité Spécial du Katanga. Pour 70 000 francs, quatre panneaux de 6 m x 2 m sont commandés, qui devront décorer le stand du Katanga à l'Exposition. 

 

En janvier 1930, Fernand signe avec Isy Brachot, directeur de la Galerie des Artistes Français, et un certain M. Couteau, un accord, aux termes duquel il cède, contre 50 000 francs les droits de reproduction des toiles de l'Exposition coloniale. En cas de bénéfice provenant de la vente de cartes postales, 10 % seraient reversés à Fernand, dont 5 % en argent et 5% ... en vins (fournis par M. Couteau) !! 

 

Dans la commande qu'on a pu lire plus-haut ce sont 8 + 6 + 3 soit 17 toiles qui sont commandées à Fernand. Pourtant seules 14 sont reproduites et vendues au public, dans un fascicule comprenant 14 reproductions en A4. (voir la partie photo). 

Ces toiles ont ensuite orné les murs de l'Institut de Médecine Tropicale à Anvers, où on peut toujours les voir. 

Dans les années 1990, un visiteur remarqua que seules 10 toiles sur les 14 existantes étaient visibles. Des recherches furent faites à Anvers et on retrouva deux toiles supplémentaires, roulées dans un coin du grenier. Elles sont alors restaurées et on peut actuellement les voir dans la clinique qui se trouve à côté de l'institut. 

Deux toiles sont toujours manquantes, à savoir Le Safari du blanc et L'Arbre du chef. 

Lettre de Bastien à ALO, datée du 6 août 1930

Mon cher Allard,

J'ai eu l'indiscrétion d'aller voir tes travaux placés au Palais Colonial à Anvers et je me fais une joie de t'en féliciter un des premiers. C'est admirable et très fort.
J'étais présent quand on tendait les toiles et j'ai vu de près l'exécution. J'ai un peu idée de ce qui doit être vu à distance, ou d'en bas. Ensuite, j'ai vu les toiles placées. Eh bien ! mon vieux, Bravo ! C'est très beau.
Je ne suis pas Kritik d'art, je ne vais pas branler ma seringue d'adjectifs. Tu es un peintre, et un grand décorateur par-dessus le marché. Na.
J'ai lu avec la même joie ton avis sur la peinture et nous allons rire à la fin du mois au Palais des Beaux-Arts. "Le Rouge et le Noir" m'invite à tenir tête à Charles Bernard. https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Bernard_(%C3%A9crivain)) Tu en seras ?
Salut et Fraternité.

 

Chez les Allard, fin 1930, la situation financière est comme on peut le constater, au beau fixe. Une photo de cette période le montre. On y voit les deux adolescents André et Paulette, qui posent à Stockel devant plusieurs toiles du peintre. (On reconnait à gauche le baron Dhanis, au centre Procession en Pologne et à droite La Foi). Tous deux sont déguisés et portent de luxueux habits.

Pourtant la crise arrive en Europe et les années suivantes seront moins fastes. 

Photo de 1930 : André et Paulette