Plan d'une conférence qu'ALO fit à son retour du Congo, fin 1929 probablement 

Il est noté en haut de la première page au crayon de la main de Juliette : "plan d'une conférence donné le". La date manque. 

Le texte, avec ses fautes et ses majuscules absentes, ses mots illisibles est reporté du mieux que l'on a pu, tel quel. 

I Grand voyage – 79 jours de bateau – 17 de chemin de fer – nombre invraisemblable d'heures en auto – routes en pirogue – à pied en typoie – Cependant voici un an j'ignorais encore ce que m'apporterait l'année qui s 'achève – Nous allons le refaire en quelques minutes sans bagages – Les bagages ! 10 malles, linge vêtements allumettes phosphore photosphore malle lit, savon, bougies, que  sais-je ! Itinéraire

II L'Égypte – les Pyramides !! Tout an kamon – Le désert -Bians

III Port-Saïd – Les grands courriers – Les charbonniers 

IV Suez – La mer Rouge : elle est vert émeraude. Peste

V Mombassa – Zanzibar – Dar es Salaam – Le marché – Lion – Femme qui colle des affiches pour une ménagère – Les ritchons (?? mot peu lisible)

VI La rade – Allemands – bateaux sombrés – traces de guerre. Le départ le soir (au crayon)

VII Premier contact avec le Grand Continent – Sleeping – embarras avec la moustiquaire déjà résolu

VIII en route pour Tabora –Lugangum (??)– derniers combats pour la prise de Tabora. Sa redition –

IX Kigoma – Oudjidji – Stanley– Livingstone – 

X Genval – Allard – Ciné

XI Types rencontrés : les gens de couleurs voyagent à part. On dit que les blancs, les noirs, les singes, et les Portugais...

XII Tanganyika – Le Baron Dhanis. Ancienne source du Nil – effondrée à 1000 mètres en-dessous de son niveau

XIII Du Tanganyika au lac Kivu – Chalux et le buffle – Escarpement – Pont effondré  son passage dans la nuit – arrivée à Bukavu – Isolement – Hospitalité – Bateau de Duplan (? Dupeau ? ) – Comment il est venu au Kivu pendant la guerre. 

XIV Le cadeau au Prince de Ligne – L’île Kandji (ou Kundji ? ) – Linéa –Les Noirs.  leur paiement : 0.50 à Élisabethville... 26 francs

XV Un des volcans, il y en 14 au Pays des gorilles.

XVI Bolendana  – Les Pères missionnaires – Dieu les noirs, la messe et le pied dans le derrière – 

XVII Enfant mourant de faim – L'argent ?  – Quelques bananes – Il y en a des forêts – Lettre d'André grand donneur de concessions – Récit à propose de son portrait. 

XVII bis Son portrait – Le bourgmestre se tasse dans l'objectif avec ses notables, dignitaires – Retour par nuit en pirogue 

XVIII Danseuses – Femmes à soldats – impression douteuse cependant. traditionnelles. 

XIX Les danseuses. Véritables lévriers de Musinga. Malfaits

XX Retour à Albertville où j'ai jadis rencontré je rencontre Genval – Ville chaude et industrialisée vers le port par la Cie des Grands Lacs 

XXI Kabalo – Danseurs – venus à pied 80 kilom.

XXII Un sinistre personnage – Sorcier – danseur ? – Voix de carnaval – Je pense aux Gilles de Binche – Les noirs se déguisent pour s'intriguer comme les blancs. 

XXIII Le Lualaba – Congo fleuve – navigation interminable mais pleine d'agrément – Genval assomme des hyppos, des antilopes, des crocos – c'est un sanguinaire bébé-cadum. 

XXIV Le lac Kissalé que traverse le Congo – Lualaba – Le plateau fait cent détours au milieu des papyrus et cette route change constamment en raison de cette luxuriante végétation.

XXV Il débouche enfin vers Bukama où le train nous emporte dans ses magnifiques wagons vers Élisabethville. É'ville par abréviation, ville tout cœur sans grand intérêt si l'on peut dire d'un endroit essentiellement spéculatif – Le terrain à 900 - 1000 ou 1100 francs.

XXVI Panda. Les mines – L'Union Minière ! – Les termitières –grandes comme des maisons, la plaie du pays – retour. 

XXVII Kabinda – Le chef – Les danseuses rouges, femmes enceintes ou allaitant jusqu'à 2 ½- 3 ans – Entretinnent le désir de leur mari délaissé durant cette période par des danses assez lascives. 

XXVIII Kanda- Kanda – Un fou ? Remarquer l'analogie qu'il y a entre le jouet qu'il tient dans la main et celui de tradition dans la main de nos fous moyenâgeux. 

XXVIX Fond de brouillard qui ferait penser à ceux de Corot. 

XXX Un beau coup de fusil – Je m'en voudrai en voyant ce jeune noir animal de ne pas dire un mot d'un autre : mon vendredi. Le boy qui m'a accompagné cinq mois, me rendant quelques services mais mettant à une rude épreuve ma quotidienne patience – Kureko. C'est son nom. Quand je l'ai trouvé à Sangughu, son village dans le Kin (?) il rentrait et paraissait désemparé, vieux, amaigri. Il gardait en seule propriété sa natte et un tablier blanc qu'il portait à nu. sur la peau. Je l'engageai, il fit quelques restrictions s'informant de ma profession, des régions où j'allais. ma tête ne lui revenait pas. sans doute. la crise des domestiques, quoi ! L'amour. la nostalgie voyageuse a eu gain de cause. Je l'ai abandonné à Kinshasa. Vêtu –argenté, après l'avoir invité à me suivre en Europe – À Kin il s'assit sur une malle cadenassée comme les miennes. Vêtu d'un de mes costumes trop long pour lui et rêveur il tourna le dos aux ménagères de Kin qui faisaient des grâces en l'honneur de sa somptuosité. Il s'embarqua pour Stanleyville d'où il devait partir à pied pour Sangughu. 1300 kilomètres – J'en avais moi 7500 à faire... Me voici. Je pense que Kureko est maintenant chez lui aussi.